Alcool et performance sportive ?

La saison des courses est terminée, pour certains, octobre est l’occasion de s’accorder du temps de repos. Délaisser l’entraînement pour quelques semaines pour pouvoir reprendre de plus bel la saison suivante. Ce repos constitue une occasion pour célébrer, passer plus de temps en famille ou entre amis. Ça représente le moment propice de déguster un bon repas et boire de l’alcool. Que doit penser le triathlète de sa consommation d’alcool ?

D’abord, je crois que tous tomberont d’accord pour admettre que la consommation d’alcool immédiatement avant ou pendant une épreuve sportive d’endurance n’améliore en rien la performance.

Nous nous entendons : l’effort physique n’est pas optimal lorsque l’alcool nous sommes sous l’influence de l’alcool. Mais que penser d’une consommation modérée d’alcool à d’autres moments ?

Vaut mieux préciser ce que signifie une consommation modérée d’alcool. Selon Éduc’alcool, il s’agit d’une consommation par jour pour une femme et deux par jour pour un homme. Toutefois, cette définition ne peut s’appliquer uniformément à tous les individus puisque la tolérance à l’alcool dépend de multiples facteurs dont l’état de santé.

En plus de contribuer aux plaisirs de la table, notamment par les bons vins, et à animer un peu une soirée, l’alcool aurait certains effets bénéfiques sur la santé. Il diminue en effet les risques de maladies cardiovasculaires, de maladies artérielles périphériques, de diabète de type 2 et de calculs rénaux.  Toutefois, les effets bénéfiques n’ont été démontrés que pour une consommation modérée et régulière chez les hommes de 40 ans et plus et les femmes ayant déjà eu leur ménopause[1]. Chez les individus plus jeunes, il n’y aurait pas d’effets bénéfiques démontrés.

Par ailleurs, la consommation régulière d’un verre par jour pendant sept jours n’équivaut pas à la consommation de sept verres en une seule journée. En fait, au-delà de la consommation modérée définie ci-haut, il y aurait des risques d’effets néfastes sur la santé (augmentation des risques de cancers, de cirrhose du foie et de troubles cardiovasculaires) [2]. En outre, une consommation excessive d’alcool peut entraîner de nombreux problèmes de santé en plus de problèmes d’ordre social comme les accidents de la route et la violence[3].

Maintenant que la table est mise concernant la relation entre la consommation d’alcool et la santé, abordons la relation de l’alcool vis-à-vis la performance sportive.

Il faut d’abord savoir que l’alcool, sans être un nutriment, apporte des calories à l’organisme à raison de 7 kCal par gramme d’éthanol. De plus, la bière, les nombreux cocktails et les spiritueux contiennent des glucides qui augmentent le nombre de calories. À titre d’exemple, une bière régulière contient 153 kcal et un verre de vin rouge, 125 kcal[4]. L’apport énergétique quotidien grimpe donc avec la consommation d’alcool. Si cet apport est supérieur à votre dépense énergétique, il y aura prise de poids sous forme de tissu adipeux[5].

La métabolisation de l’éthanol contenue dans les boissons alcoolisées utilise les réserves de glycogène contenues dans le foie. Ces mêmes réserves sont habituellement utilisées lors d’efforts physiques d’endurance. Ainsi, la consommation d’alcool peu de temps avant une épreuve sportive ou un entraînement important risque d’altérer la performance sportive. Aussi, une consommation importante d’alcool contribue à la déshydratation, ce qui altère la performance sportive[6].

Certaines boissons non-alcoolisées peuvent bien remplacer leurs équivalents alcoolisés. Un jus de légumes agrémenté d’une branche de céleri pourrait faire un bon apéritif en plus de fournir de nombreuses vitamines dont les vitamines A et C. Vous pouvez aussi essayer le cocktail Bella Luna.

Pour conclure, il est admis que l’alcool n’améliore en rien la performance en triathlon si consommée avant ou pendant l’effort. Toutefois, la décision de consommer de l’alcool à l’extérieur de ces périodes devrait être la décision de chaque individu et basée sur ses valeurs culturelles, ses croyances religieuses, son état de santé et ses caractéristiques personnelles. Évidemment, une consommation modérée est recommandée.

Si vous avez des commentaires ou suggestions, n’hésitez pas à communiquer avec moi à l’adresse suivante : genevieve.masson.1@ulaval.ca.

[1] Forget D. «Alcool et santé : de bonnes et mauvaises nouvelles », Passeport Santé, mise à jour le 11 mars 2009, https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/ArticleComplementaire.aspx?doc=alcool_sante_do [2] Les effets de la consommation modérée et régulière d’alcool, Éduc’alcool, 2005. www.educalcool.qc.ca/alcool-et-sante.
[3] Whitney E et Rolfes S. Understanding Nutrition, 12e edition, Wadsworth Cengage Learning, Belmont, CA, États-Unis, p.230-239.
[4] Idem
[5] Ledoux M, Lacombe N et St-Martin G (2006). Nutrition, sport et performance, 1e édition, Géo plein air, Montréal, Canada, 255p.
[6] Idem.

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