Trois Québécois au pays des kangourous

Entrevue réalisée par Alexandre St-Jalm

Après une saison marquante pour les athlètes québécois sur la scène internationale, alors que vous fêtiez probablement la nouvelle année avec votre famille, Amélie Kretz, Sarah-Anne Brault et Alexis Lepage étaient dans l’avion, direction Australie, afin de rejoindre le groupe d’entrainement de Jamie Turner.

10937425_10152649184512475_1314660237_n

Paysage à proximité de Falls Creek

Depuis la dernière saison, les meilleurs athlètes canadiens partagent donc leurs entraînements avec quelques-uns des meilleurs athlètes au monde, comme la championne du monde ITU Gwen Jorgensen.

Alors, pourquoi partir? Amélie Kretz a déjà son idée toute faite: “C’est pour avoir l’opportunité de s’entraîner avec la meilleure au monde, tout en apprenant d’elle et son groupe en les côtoyant chaque jour. C’est également la chance de pouvoir s’entraîner au chaud pendant l’hiver et s’échapper du froid canadien.”

Pour Alexis Lepage, ce changement s’inscrit dans la continuité de son développement. “L’été passé, je suis allé en Espagne m’entraîner avec le groupe de Jamie Turner et que cette expérience m’a permise de produire mon meilleur résultat à vie au Championnat du monde, et je me suis dit que je devais tenter le coup pour une plus longue durée. En espérant connaître une bonne progression dans mes résultats!”

Et contrairement à ces deux jeunes athlètes, Sarah-Anne Brault fera son retour dans le groupe. Il n’y a jamais eu de doute dans son esprit: “je considère le groupe avec les Wizard comme un des meilleurs environnements au monde pour s’entraîner pour le triathlon (sinon le meilleur). J’y ai évolué depuis janvier 2014, et je n’ai jamais été autant prête pour les courses auxquelles j’ai participé, dont les WTS et les jeux du Commonwealth. C’est également un groupe assez plaisant! Revenir n’a pas été une décision très difficile… “, conclut-elle.

Pour les athlètes, le changement n’est pas juste géographique, mais aussi philosophique. Amélie nous explique: “le programme ici est différent de mon programme à Guelph, j’apprends chaque jour et j’aime beaucoup le changement. Dans le passé, chaque semaine était similaire, et au début de la semaine je connaissais le plan pour le restant de la semaine. Ici, je reçois mon programme le soir pour le lendemain donc je ne sais jamais à quoi m’attendre!” 

10801540_10155043400425591_8820770333144566168_n

Sarah-Anne avec son nouveau vélo 2015

Pour sa part, Sarah-Anne apprécie l’aspect didactique de la philosophie de Jamie Turner: “Il y a beaucoup plus d’emphase sur le “pourquoi” et le “comment” au lieu du “qu’est-ce que l’on fait” lors des entraînements. Ça peut sembler simple, mais pour moi c’est une bonne différence. Sinon, c’est beaucoup d’intensité et beaucoup de volume. Un peu de tout quoi.”

Alexis entreprend sa deuxième année en U23 (7e au monde en 2014). Ce sont des années fondatrices pour sa carrière internationale et l’entrainement évolue en conséquence. “Tout est une question de volume afin d’être prêt à encaisser les charges avec plus d’intensité. Ça fait 12 jours consécutifs que je cours chaque jour et majoritairement deux fois par jours! Heureusement, ce n’est pas comme ça dans chaque sport! Mais nous avons entre 3 et 4 entraînements par jours”, explique-t-il.

Dans le groupe, on les entend les athlètes fréquemment dire qu’ils ne font pas de sacrifices, mais juste des investissements dans l’avenir. Sarah-Anne complète en affirmant ceci: “Je ne crois pas qu’il soit possible de rester au Canada et d’être prêt à être compétitif sur le circuit WTS, surtout pour les premières courses de la saison. Un bon environnement d’entrainement, avec les meilleurs partenaires d’entrainement du monde et un entraîneur en qui j’ai entièrement confiance, je crois que ça donne bon augure pour les années qui s’en viennent!”

10945969_10152649184847475_1041919525_n

Alexis Lepage sur son nouveau vélo 2015

Pour sa part, Alexis a le sentiment que cette décision aura un grand impact sur son avenir et son objectif. “Il s’agit de l’un des groupes, ou peut-être du groupe d’entraînement le plus performant en triathlon actuellement. Je crois, dans mon cas, qu’avec ce groupe ça passe ou ça casse, et ça va dans les deux extrêmes. J’espère que pour moi, ça va passer, dans le but d’accomplir mon objectif, soit celui de représenter le Canada aux Jeux olympiques.”

Évidemment, nos Québécois sont aussi dépaysés par la vie en Australie. “Je suis toujours à la recherche de kangourous… vivants! En deux semaines, je n’ai pas encore aperçue de kangourous ou koalas.” nous raconte Alexis.

“Une chose que je trouve étrange, continue-t-il, ce sont les super-marchés. D’un endroit à l’autre, les œufs passent du réfrigérateur à la tablette. Je ne sais plus trop quoi y penser…!”

À l’inverse, Amélie a bien trouvé un kangourou, mais dans son assiette! “Je ne savais pas que les Australiens mangeaient du kangourou, je pensais que c’était un peu comme l’animal sacré ici. J’ai vraiment aimé!”

Et la reprise des compétitions? Elle se rapproche déjà à grands pas. Amélie Kretz fera son retour en Coupe du monde à Mooloobala en Australie et elle devrait faire sa première série mondiale (WTS) à Auckland en Nouvelle-Zélande. L’athlète de Blainville avait gagné sa première coupe du monde à Edmonton en 2013. La saison dernière, elle a été aux prises avec plusieurs blessures, et elle est bien impatiente de pouvoir retrouver son meilleur niveau.

Alexis Lepage devra quant à lui commencer par des courses continentales qui sont généralement très relevées dans cette partie du monde afin de se faire une place sur le circuit mondial.

Sarah-Anne Brault, pour sa part, est désormais une habituée de la Série mondiale, et elle avait d’ailleurs obtenu le meilleur résultat québécois l’année dernière.

Pour nos trois Québécois, l’ultime défi sera de se faire une place au sein de la délégation canadienne pour obtenir un départ pour l’épreuve test de Rio cet été. C’est une course qui permettra aux Canadiens d’obtenir une sélection automatique pour les Jeux olympiques de Rio, en 2016.

Le Québec n’a jamais eu autant d’athlètes sur la scène internationale et Triathlon Québec vous tiendra informé tout le long de la saison. Ce n’est qu’un commencement!

Pour suivre de près le quotidien ces athlètes, consultez la Page Facebook de Sarah-Anne , la Page Facebook d’Alexis et le Site internet d’Alexis, le Site internet d’Amélie.

B7SyoN7CYAE9SpF

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *